De Montpellier
Une arrière-salle de concert très sombre et très seventies d’un café du centre-ville de Montpellier. Des affiches et des kakémonos partout avec le visage de Benoît Hamon et son slogan, « Faire battre le cœur de la France ». Mais celui du PS ? Ce samedi matin, 11 mars, la fédération du PS de l’Hérault tient une conférence de presse pour montrer que le parti, ses élus, ses alliés Europe Écologie-Les Verts (EELV) sont bel et bien mobilisés derrière le candidat. Outre le patron de la fédé Hussein Bourgi et le directeur local de la campagne de Hamon, Michaël Delafosse, il y a des députés, le président du conseil départemental, d’autres élus, le chef du MJS, des écologistes… Une heure trente pour expliquer que, bien sûr, tout est sur les rails, du programme aux alliances en passant par les actions militantes et les mises en garde aux sabordeurs du navire PS.
Les socialistes sont des êtres lucides, rompus aux jeux d’appareil et aux rapports de force. Alors, oui, ils savent… Les chances de voir leur candidat figurer au second tour de la présidentielle sont à ce jour infimes. Difficile d’y croire, difficile de se faire entendre. Dès lors, que faire ? À Montpellier, où Les Jours plongent depuis décembre dans la vie du Parti socialiste – menacé ici comme ailleurs dans son existence même –, la réponse n’est guère compliquée : de la politique, pas le choix ! Partir en campagne, mettre en branle coûte que coûte la machine, mobiliser les troupes vieillissantes, occuper l’espace, sauver les sièges des parlementaires. Et aussi : préserver l’appareil, ce vieux et bel outil politique qui produit des présidents de la République, des milliers d’élus et même des idées.
Pour l’heure, le sujet des socialistes est Benoît Hamon. Un cas délicat. Sa campagne présidentielle se doit d’être relayée mais les perspectives de victoire finale sont si ténues que l’enthousiasme militant est en berne. Entre la fragmentation de la gauche, les arrière-pensées au sein même du PS et les humeurs des battus de la primaire, comme Manuel Valls, c’est même quasi « mission impossible », comme le disent entre eux nombre de socialistes.
Tous n’ont pas envie de faire semblant. Mais des tracts arrivent par milliers sur palettes à la fédération de l’Hérault, qu’il faut dispatcher et surtout distribuer sur tout le département. La cadence des livraisons s’est accélérée, le « national » ne lésine pas : tract