En moins de trois heures, c’est plié. Tout ce que contient la loi « climat et résilience » sur l’adaptation de l’emploi à la transition écologique, dans le titre II, « produire et travailler », a été débattu. Le temps de parole est certes compté. Mais c’est une autre raison qui, ce mardi, rend la soirée parlementaire apathique : il n’y a rien à défendre. C’est sans surprise du côté gauche qu’on résume le mieux la situation. « L’article 16, qui ouvre un nouveau chapitre, prétend adapter l’emploi à la transition écologique, mais comment le faire sans parler de la responsabilité climatique des entreprises ? », lance le député La France insoumise (LFI) Loïc Prud’homme. En effet, si le problème n’est pas posé, comment le résoudre ? La Convention citoyenne pour le climat (CCC) demandait notamment de conditionner les aides publiques aux entreprises à une réduction de leur empreinte carbone. Le 31 mars, alors que les débats avaient déjà débuté, l’ensemble des amendements d’un large spectre politique ayant traduit cette proposition de la CCC ont été déclarés irrecevables, ne pouvant dès lors être discutés en séance. Un escamotage de la question que le député communiste Hubert Wulfranc déplore. « Nous proposions différentes dispositions qui auraient pu donner lieu à un débat de fond sur la contribution à la transition écologique de tout un chacun, notamment de ceux qui sont à la tête de la stratégie industrielle de la France », explique-t-il au micro, avant d’en tirer les conclusions qui s’imposent à son groupe : « Nous serons peu loquaces sur l’article 16. »