«La majorité a trouvé un accord avec le groupe Les Républicains (LR). Mais quelle surprise ! C’est un beau happy end ! » Il est 17 heures, ce samedi 23 juillet, quand le député communiste Nicolas Sansu lâche ce commentaire ironique dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. La droite vient d’annoncer qu’elle retirait son amendement sur l’essence à 1,50 euro le litre et se rangeait à celui du gouvernement – prévoyant une baisse des taxes à la rentrée –, mettant fin au vrai-faux suspense entretenu pendant plusieurs jours par les deux groupes. Mais la remarque pourrait s’appliquer à tout le projet de loi sur le pouvoir d’achat, dont la discussion se poursuit actuellement au Sénat. Même si, depuis le début de son examen (lire l’épisode 1, « Les députés à l’épreuve du feu »), le groupe LR joue au parti d’opposition – députés et sénateurs ont proposé de nombreux amendements qui ont parfois gêné le gouvernement –, sur le fond, les élus de droite partagent la vision du monde économique de la Macronie. Et, in fine, ils se sont retrouvés à voter la quasi-totalité des propositions du gouvernement, devenant de ce fait un supplétif bien utile pour la majorité relative présidentielle.
Quand, en début de session parlementaire, les députés LR ont choisi Olivier Marleix pour présider leur groupe, un tel scénario n’était pourtant pas écrit à l’avance. Ex-sarkozyste devenu soutien de Laurent Wauquiez, le député d’Eure-et-Loir est connu pour être un opposant résolu d’Emmanuel Macron.