Lunel Football Clubs

Ex-responsable adjointe de la grande boulangerie Ange, en bordure de la cité de La Roquette où elle réside avec ses trois enfants, Leila coache une équipe de filles tous les mercredis après-midi. Aux entraînements, sa fille Selma porte un maillot floqué (et donné par) « Benjamin Stambouli », ancien joueur de Montpellier qui évolue aujourd’hui au PSG. De parents Marocains nés en Algérie, Leila porte le voile depuis un an et demi. Son père était contre. « Moi, je sais qui je suis et j’essaie de montrer qu’on peut être une femme musulmane émancipée, bien dans sa religion. » Au stade, elle ne laisse passer « aucun gros mot ». Elle dit que son équipe est considérée comme la plus respectueuse du coin.

Retrouvez tous les épisodes avec Leila Saïd.

« Lunel, c’est la France en miniature, pas un particularisme. Mais ce qui est arrivé ici avec les jihadistes n’est pas un hasard », dit ce directeur de l’urbanisme d’une ville voisine du Gard et fondateur du club de basket de Lunel. Issu d’un milieu populaire – sa mère était femme de ménage –, ce Lunellois pur jus est entré en politique avec Jean-Pierre Chevènement et se dit aujourd’hui proche des frondeurs socialistes. Il est l’un des rares politiques locaux à mener ouvertement « un combat contre un noyau dur radicalisé, ultraminoritaire mais qui peut déstabiliser tout l’édifice ».

Retrouvez tous les épisodes avec Philippe Moissonnier.

À Lunel, les Taibi sont nombreux et très présents dans le foot et le milieu associatif. Djilali vit à La Roquette avec ses trois enfants. Plus jeune de sa fratrie, il a deux sœurs et sept frères. En 2010, ce charpentier a créé son association, qui « vit avec les moyens du bord ». La mairie ne lui accorde pas de subvention mais lui prête un gymnase où s’entraîne son équipe de foot en salle composée d’une vingtaine d’assidus. Un de ses frères aînés, Rezoug, est capitaine d’une des meilleures équipes de « five » en France, La Roquette de Lunel. Djilali est le cousin de Rachid Taibi, président de l’US Lunel, mais tous deux ne s’apprécient guère.

Retrouvez tous les épisodes avec Djilali Taibi.

Arrivé d’Algérie via le regroupement familial à Lunel à l’âge de 6 ans, cet éducateur passionné par les gens et par son métier est un repère pour nombre d’habitants de la ville. Il a pratiqué divers arts martiaux à haut niveau et s’occupe de la section boxe américaine d’un club multisports de Lunel. Il préside par ailleurs une association – Arts et cultures – qui promeut principalement le vivre-ensemble. Dans les cités comme partout en ville, tout le monde le connaît. Courtisé par les politiques de tous bords (même le FN) pour figurer sur leur liste, il refuse les offres. « Moi, je continue à croire en l’être humain, et me nourris des autres, de tous les autres », dit-il.

Retrouvez toutes les séries avec Tahar Akermi.

Il a dirigé la mairie de Lunel entre 1989 et 2001, avant d’être battu par Claude Arnaud (divers droite) qui boycotte les journalistes et en est à son troisième mandat. Nombre de Lunellois reprochent à ces deux hommes d’user des mêmes méthodes clientélistes pour fractionner l’électorat. « À l’époque, j’avais fait de la discrimination positive en embauchant des petits Maghrébins à la mairie, mais ça s’est retourné contre moi sur le mode “Barral fait tout pour les Arabes” », dit aujourd’hui l’ancien maire, désormais vice-président du conseil départemental de l’Hérault.

Retrouvez tous les épisodes avec Claude Barral.

Avec son ami et vice-président, Kader Benlebna, son frère Amar et une poignée de bénévoles, Rachid Taibi – qui travaille par ailleurs dans la sécurité – est à la tête d’un club qui revendique sa dimension « sociale et sportive ». Harki, son père arrivé à Lunel en 1962 grâce à un capitaine de l’armée française, a eu treize enfants. L’US Lunel propose du foot et de l’« extra-foot » (activités pour les jeunes durant les vacances, cuisine, secourisme, danse, voyages une fois par an…) via l’association Espérance jeunesse que préside sa femme. Il est habile pour attraper les subventions et a le verbe haut pour défendre son action. Ce qui lui vaut force critiques et inimitiés. À commencer par celles de ses cousins, Djilali et Rezoug, les figures du foot en salle lunellois.

Retrouvez tous les épisodes avec Rachid Taibi.

Après la fermeture de la MJC par le maire en 2015, il a participé à la création de la MCC (maison de la citoyenneté et de la culture), qui propose des ateliers tous publics de danse, de théâtre, du soutien scolaire, des cours de langues… « Le plus difficile dans cette ville est que chacun puisse pleinement y trouver une place », dit celui qui travaille dans la viticulture.

Retrouvez tous les épisodes avec Alain Buis.

Judoka de haut niveau, patron d’une salle de sport et adjoint aux Sports de la ville de Montpellier jusqu’aux municipales de 2014, il a été élu député de la 9e circonscription de l’Hérault, qui englobe Lunel, en 2012. Très en vue dans la ville depuis les révélations sur les départs massifs de jeunes vers l’Irak et la Syrie, il a consacré une partie de sa réserve parlementaire au financement de projets locaux et a fait venir sur place une brochette de ministres ces derniers mois.

Retrouvez toutes les séries avec Patrick Vignal.

Après six saisons à remettre d’équerre le club historique de la ville, Sylvain Fiorentino va quitter le Gallia à la fin du mois de juin. Ancien footballeur de bon niveau, il a vite compris qu’à Lunel son rôle d’éducateur passait devant celui d’entraîneur. Des tout petits aux seniors, tous les joueurs (et leurs parents) signent une charte de bonne conduite et de respect des règles. Cette dernière saison a été l’une des plus difficiles pour lui, qui a vu l’équipe 1 reléguée de l’échelon régional à l’échelon départemental.

Retrouvez tous les épisodes avec Sylvain Fiorentino.