La salle du théâtre n’est pas remplie. Pantin, en banlieue nord de Paris, mercredi soir. La réunion départementale du mouvement En marche n’affiche pas complet. Je reconnais dans le public des militants que j’ai vu distribuer des tracts à Montreuil ou Aubervilliers, des adhérents de Drancy ou d’Épinay-sur-Seine. Ce sont les fidèles, les plus actifs dans ce département de Seine-Saint-Denis. La réunion publique porte sur l’éducation, avec notamment l’intervention de la principale d’un collège de Clichy-sous-Bois, et propose un « focus » sur les propositions d’Emmanuel Macron. Le dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les zones sensibles fait l’unanimité. « Forcément, cela nous parle », dit la cheffe d’établissement dont 75 % des élèves ne maîtrisent pas le français en sixième. Il y a aussi un invité tête d’affiche, le mathématicien Cédric Villani, lauréat de la médaille Fields (il se définit comme le « Lady Gaga des maths »), qui avait déjà montré son soutien à Emmanuel Macron lors de son grand meeting à Lyon (lire l’épisode 3, « Des fidèles pour une grand-messe »).
Sur scène, Alexandre Aïdara, le référent de Seine-Saint-Denis, silhouette longiligne aux gestes élégants, annonce au micro que le département compte 3 700 adhérents d’En marche et 63 comités officiels. C’est peu, ramené à la population générale : plus d’1,5 million d’habitants. À titre de comparaison, le XIe arrondissement de Paris, un terreau sociologique bien plus favorisé et favorable au macronisme – dont