Le chemin est désormais tracé, mais les festivals de France vont devoir l’arpenter les yeux bandés et les mains dans le dos en espérant que ça se passe bien. Jeudi, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a enfin défini auprès des représentants des rendez-vous musicaux les conditions qui permettraient leur tenue à partir d’une date qui reste à fixer : 5 000 personnes par site et par jour, assises, distanciées et masquées. À ceci s’ajoute un gros point d’interrogation sur les bars et la restauration, interdits tant que ces secteurs resteront fermés au niveau national mais qui pourraient être autorisés si la situation s’améliore. Dès la sortie de cette réunion cruciale, c’était la douche froide pour beaucoup. Car imaginer une édition assise, ça marche pour le Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence, qui se tient déjà en gradins, ou pour Jazz sous les pommiers à Coutances, dans la Manche, qui accueille un public qui pogotte assez peu. Mais « un festival de 5 000 personnes assises et à bonne distance, ça n’est pas un festival, a tranché dès jeudi soir Ben Barbaud, le fondateur du festival des musiques extrêmes Hellfest à Clisson (Loire-Atlantique), dans Ouest-France, avant d’annoncer l’annulation de son édition 2021. Ça touche qui en réalité ? Essentiellement les festivals de musiques actuelles, qui attirent un public plus jeune que les festivals de jazz ou de théâtre. Les autres esthétiques musicales, electro, rap ou metal, n’existeront pas l’été prochain. Je ne blâme pas la ministre, la situation sanitaire est ce qu’elle est et Roselyne Bachelot a eu le courage de prendre des décisions. Mais l’été prochain va être sinistré pour la jeunesse ».
Grand bad populaire pour les festivals d’été
Jauge assise, 5 000 personnes max : les contraintes sanitaires annoncées par le gouvernement sont une douche froide pour les organisateurs.
Texte
Sophian Fanen
Photo
Lionel Vadam/Photo PQR/L’Est républicain/MaxPPP
Édité par
Lucile Sourdès-Cadiou