On dirait une publicité pour une assurance dans la série Emily in Paris où tout est simple et parfait, mais c’est une vidéo de l’Élysée qui promet un après : le 19 mai, les spectacles reprennent. Branchez les guitares, mettez vos chaussures rouges et dansez le blues, ça va être le grand soir de la bamboche. Ce serait presque émouvant si cette communication apprêtée ne planquait pas un déconfinement des arts qui s’annonce bien plus acrobatique qu’annoncé par Emmanuel Macron le 29 avril dernier. Certes, cette bascule dans autre chose après presque sept mois de fermeture totale des salles de concert, des théâtres et des musées, c’est déjà un grand pas pour certains professionnels du secteur comme Matthieu Meyer, qui programme les concerts du Trabendo, une salle dédiée à la scène indépendante dans le parc de la Villette, à Paris. « Ce serait un peu con de ne pas être enthousiaste, dit-il d’emblée. Entre ces annonces et la campagne de vaccination qui se poursuit, ça fait du bien. Et pour une fois, il y a un calendrier, un truc cohérent. C’est quelque chose qu’on demande depuis un an dans la culture. » Ce calendrier (lire l’épisode 86 de la série Nouvelle vague) a effectivement le mérite de la clarté : 19 mai, réouverture des lieux de culture et des terrasses en petit format ; 9 juin, ouverture des salles des restaurants et rassemblements jusqu’à 5 000 personnes sous conditions, avec un recul progressif du couvre-feu et sa disparition prévue le 30 juin.
Mais comme d’habitude, c’est dans les détails que se cache la fatigue du secteur de la musique.