De Marseille
Soyons froidement réaliste (c’est ça, le sport de haut niveau) : on dirait que la violence paye, indirectement. Si des supporters n’avaient pas envahi le centre d’entraînement de la Commanderie le 30 janvier, en causant quelques frayeurs (lire l’épisode 8, « Le dawa d’honneur des supporters marseillais ») et des dégâts, Jacques-Henri Eyraud n’aurait pas cru judicieux de menacer les groupes d’une expulsion du Vélodrome (lire l’épisode 9, « À Marseille, Eyraud pointé »). Et tout le charivari provoqué par cette atteinte au « peuple marseillais » n’aurait pas conduit The Taulier Frank McCourt à prendre vendredi soir la seule décision qui s’imposait pour relâcher la pression et ne pas savonner la planche au nouvel entraîneur en approche : virer le Prez’, et comme une vieille chaussette qui schlingue en plus !
Après tout ce que Jacques-Henri Eyraud a fait pour le club ? Des déficits aux petits oignons, 50 à 80 millions d’euros les mauvaises saisons, 100 les bonnes, avec le secret espoir de titiller les 150 patates de trou d’ici à fin juin, record inégalé ! Tout ça sans ramasser un titre, bien sûr, et en se mettant tout le monde à dos. On ne le laisse pas aller au bout de son œuvre ? Quel ingrat, ce taulier de McCourt, qui disait amen à tout, y compris aux décisions foireuses et a comparé les incidents de la Commanderie (zéro victime, à part les cyprès) à l’invasion du Capitole à Washington (cinq morts).