Les amis, j’ai une offre incroyable. Même si vous avez essayé d’autres méthodes et échoué, vous pouvez toujours perdre votre vilain gras ! Des milliers de personnes peuvent vous le dire : les comprimés Calometric sont la seule façon de maigrir de manière sûre et efficace. Cette boîte inclut la formule “dix jours de régime merveilleux” qui vous permet de manger trois délicieux repas plus un encas avant d’aller dormir. Vous n’avez qu’à prendre trois comprimés de Calometric par jour ! » Le sourire cathodique est enjôleur. Nous sommes en 1954, aux États-Unis. Les publicités pour les produits de régime s’invitent désormais dans les foyers. L’image est en noir et blanc, les mots datés. Mais dans le fond, l’enjeu est toujours le même : proposer un médicament amaigrissant sans effets secondaires dangereux.
Après soixante-dix ans d’échecs cuisants, émaillés de scandales sanitaires et jonchés de cadavres, l’industrie pharmaceutique semble atteindre le graal. Les médicaments dits « incrétinomimétiques »
Les poids lourds de l’industrie ne sont pas les seuls à rêver de traitements médicamenteux contre l’obésité. Les médecins les appellent aussi de leurs vœux. Impossible de tout miser sur la chirurgie bariatrique qui porte sur l’anatomie de l’estomac et de l’intestin. « C’est une maladie métabolique, pas chirurgicale, rappelle Jean-Louis Schlienger, professeur honoraire, ancien chef du service de médecine interne et nutrition au CHU de Strasbourg. Traiter la maladie chronique qu’est l’obésité sans un médicament est quasi impossible à long terme. Par la diététique seule, les personnes en situation d’obésité perdent peu de poids de façon durable. »
La quête de minceur sur ordonnance a commencé dans la deuxième moitié du XXIe siècle.