Dans son deux pièces surchauffé de la porte Dorée, dans le XIIe arrondissement de Paris (lire l’épisode 3, « À Paris, l’impossible reprise de volets »), Christine Ledroit, 70 ans, a craqué il y a quelques étés déjà pour un climatiseur portatif. Elle l’installe dans sa chambre dont elle ouvre la fenêtre à l’espagnolette, avec deux ventilateurs. L’ensemble de ces engins lui font gagner, au doigt mouillé, un degré à l’intérieur. Elle qui consomme peu d’électricité – « 26 ou 28 euros par mois » – double désormais sa facture l’été – « ça passe à 46 euros et puis ça redescend à l’automne. » Christine Ledroit n’est pas idiote. Elle remarque bien que, sur l’avenue Daumesnil toute proche, toutes les boutiques font comme elle. Il lui suffit de s’y aventurer, quand elle en a le courage, pour constater qu’elle se fait « brûler les jambes avec tous ces tuyaux qui sortent ». Si bien qu’à tout prendre « on crée un autre problème ! Et avec mes trois appareils électriques, je participe à tout ce bordel de chaleur ». Mais a-t-elle le choix ? C’est précisément la réflexion que se fait Patricia G. depuis son dixième étage d’une vaste résidence des années 1970 dans le XXe arrondissement, dans l’est de la capitale. Cette ancienne ingénieure informatique, tout juste retraitée, est en guerre de voisinage.
La graine de la discorde a été semée quand elle a voulu installer une climatisation dans son appartement. Une vraie, avec un trou dans le mur.