Dans son deux pièces surchauffé de la porte Dorée, dans le XIIe arrondissement de Paris (lire l’épisode 3, « À Paris, l’impossible reprise de volets »), Christine Ledroit, 70 ans, a craqué il y a quelques étés déjà pour un climatiseur portatif. Elle l’installe dans sa chambre dont elle ouvre la fenêtre à l’espagnolette, avec deux ventilateurs. L’ensemble de ces engins lui font gagner, au doigt mouillé, un degré à l’intérieur. Elle qui consomme peu d’électricité
La graine de la discorde a été semée quand elle a voulu installer une climatisation dans son appartement. Une vraie, avec un trou dans le mur. Elle est au dernier étage, elle a une terrasse, personne ne verrait rien, l’esthétique de l’immeuble serait préservée. Et la clim, elle ne peut plus s’en passer. Patricia G. souffre de problèmes de santé qui affectent son système nerveux. Quand la canicule se pointe, « comme le thermostat interne ne fonctionne pas, on a l’impression que le corps explose, raconte-t-elle. Il faut une législation qui prenne en compte les personnes fragiles ». Pour ne pas créer de précédent, le syndicat de copropriété refuse d’accéder à sa demande. Elle l’a pourtant défendu en AG : « On n’est pas au Qatar où il fait 40 six à huit mois de l’année, on parle de périodes de quinze jours, s’il y a en a deux ou trois dans l’an, ça ne va pas causer de nuisances. »

Les modélisations qui donnent une image du futur parisien disent, hélas, le contraire. En ville, tout ce qui rejette du chaud deviendra à l’avenir un problème supplémentaire à gérer. C’est le cas des moteurs thermiques des voitures.