À Paris, le canal Saint-Martin s’étire sur quatre kilomètres et demi depuis la place Stalingrad, au nord-est de la rive droite, jusqu’à la place de la Bastille, au sud-est. Il est régulé par une série d’écluses qui permettent aux bateaux de descendre, depuis les canaux de l’Ourcq et de Saint-Denis jusqu’à la Seine. Ces opérations d’ouvertures de vannes, en plein cœur de la capitale, constituent une attraction sans cesse renouvelée pour les badauds. La majestueuse voûte de pierre qui le couvre sur ses deux derniers kilomètres, entre la rue du faubourg du Temple et le bassin de l’Arsenal, derrière la place de la Bastille, date de 1860 et des grands travaux du baron Haussmann. On ne pénètre pas sans autorisation sur le chemin de halage qui longe ce vaste boyau souterrain. Il ne comporte pas d’issue de secours, mais de gros oculi percés au plafond qui inondent l’eau translucide d’une lumière particulièrement cinématographique. Dans Mission impossible 6, Tom Cruise passe juste là, par une porte qui n’existe pas, pour regagner le métro.
Ce jour-là, pas de stars, mais un cormoran qui tente la traversée de bout en bout, et Alexandre Florentin, élu au Conseil de Paris, qui s’est fait ouvrir l’accès et réfléchit à l’usage que l’on pourrait faire de ces lieux dans les canicules du futur. En effet, il y fait particulièrement frisquet.