Le 15 novembre 2016, l’intermédiaire libanais Ziad Takieddine, longtemps proche de Nicolas Sarkozy, faisait sensation en déclarant dans une interview à Mediapart avoir donné 5 millions d’euros en liquide à l’ancien Président de la part de Mouammar Kadhafi, le dictateur libyen tué en 2011. Deux jours plus tard, lors du dernier débat télévisé entre candidats à la primaire de la droite, David Pujadas s’était senti obligé de faire réagir l’ancien président de la République. La réponse de Sarkozy avait été furibarde : « Quelle indignité. Nous sommes sur le service public. Vous n’avez pas honte ? » Et d’ajouter : « Vous n’avez pas honte de donner écho à un homme qui a fait de la prison et qui a été condamné à d’innombrables reprises pour diffamation et qui est un menteur ? Ce n’est pas l’idée que je me fais du service public. C’est une honte. »
Depuis ce mardi matin, cette stratégie de défense – refuser de s’exprimer sur le fond et décrédibiliser ses accusateurs – est devenue légèrement plus compliquée. Nicolas Sarkozy est entendu par les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF, généralement prononcé « Oklif » pour simplifier) sous le régime de la garde à vue dans le cadre de l’affaire dite « des financements libyens » (à lire, ci-dessous, la mise à jour de cet épisode avec la mise en examen de Nicolas Sarkozy au terme de sa garde à vue).