Le 6 octobre 2010 vers 9 heures, Adrien Fiorello, 22 ans, étudiant en droit à l’université Jean-Monnet de Saint-Étienne, a quitté le domicile de ses parents à Firminy, dans la Loire, où il vivait, pour aller en cours. Le jeune homme, présenté comme secret et taiseux, a demandé à sa mère de venir le chercher à la fac vers 19 h 30. Il n’a pris ni son passeport ni sa carte de crédit, seulement sa carte d’identité et une centaine d’euros en espèces. Depuis ce jour, Adrien Fiorello n’a plus donné signe de vie. L’enquête a démontré que son portable avait borné ce jour-là dans le centre-ville puis à la gare de Saint-Étienne, puis vers 17 h 30 à la gare de Chambéry, en Savoie, à 150 km de là. Une ville où il n’avait aucune attache ni aucune habitude connue. La suite est une énigme. Les années ont passé, remplies de faux témoins et de charlatans prétendant résoudre l’énigme : religieux, sectaires, associatifs, sportifs, détective privé travaillant pour la télévision… L’hypothèse d’une fuite volontaire du jeune homme, désireux de vivre librement son homosexualité, a été écartée. Ses parents veulent le croire encore en vie. « Depuis que tu es parti, nous ne vivons plus, nous nous accrochons aux bons souvenirs de ton enfance, quand nous étions tous heureux, te souviens-tu ? Notre fiston chéri, quel que soit ton choix, nous le respecterons, tu es majeur et libre de faire ta vie », lui écrivent-ils sur Facebook. Ils ont posté des photos de vacances qui le montrent souriant. Cet abîme de tristesse est le sort d’environ un millier de familles par an, celles des disparus dont le sort n’est jamais résolu, un phénomène mal cerné.