Le cas de Nordahl Lelandais est un nouveau rappel d’une sinistre réalité qui reste désespérément sous le radar en France. Une catégorie de citoyens tuent par habitude, sans que leur vie sociale en souffre. Ce type de criminel se dissimule et présente souvent entre deux meurtres un visage social banal, donnant le change jusqu’à l’entourage très proche. Combien de personnes Nordahl Lelandais, ancien militaire de 38 ans, décrit comme agréable par ses nombreuses conquêtes amoureuses féminines et masculines, a-t-il tuées ? Il est jugé à Grenoble, en Isère, à partir de ce lundi et jusqu’au 18 février, pour l’enlèvement et le meurtre de Maëlys de Araujo, 8 ans, croisée par hasard en août 2017 à un mariage où il n’était pas invité. Lors de l’enquête, on a découvert incidemment que quatre mois auparavant, en avril 2017, il avait aussi tué Arthur Noyer, un jeune homme rencontré également par hasard, à la sortie d’une boîte de nuit. Cette affaire lui a valu vingt ans de réclusion criminelle l’an dernier à l’issue d’un premier procès
Pour mesurer le déni longtemps opposé par les autorités politiques et judiciaires françaises aux notions de tueurs et de crimes en série, il faut remonter à l’affaire des disparus de Mourmelon.