Attention, roulement de tambour, le pôle « cold cases » découvre… internet. Le premier appel à témoins numérique de l’histoire judiciaire française a été présenté ce mardi à Nanterre par un aréopage d’huiles, police, gendarmerie, parquet, porte-paroles des ministères. Concernant une procédure banale depuis belle lurette à l’étranger, cette solennité est le signe que le mouvement est d’importance dans un univers frileux et engoncé dans des contraintes procédurales obsolètes. La vidéo YouTube titrée « En quête d’indices », diffusée sur les sites des ministères de la Justice et de l’Intérieur (et dans une version raccourcie sur les autres réseaux sociaux), concerne trois viols, dont les dossiers ont été regroupés dans une enquête préliminaire rouverte par le parquet du pôle, après des classements sans suite initiaux dans les parquets territoriaux. D’une durée de trois minutes et quarante secondes, le film autoproduit par les ministères présente les lieux et les faits des trois viols imputés avec certitude, du fait d’une correspondance ADN, au même auteur, baptisé le « violeur au couteau ». Les trois femmes ont été agressées en plein jour le 14 décembre 2002 à Melun, en Seine-et-Marne, le 9 décembre 2011 à Gujan-Mestras, en Gironde, et le 19 décembre 2011 à une centaine de kilomètres de là, au lac de Christus, à Saint-Paul-lès-Dax, dans les Landes. La vidéo décrit sommairement la méthode du criminel, présente son portrait-robot ainsi que le signalement donné par les victimes. Une adresse mail est fournie : [email protected]. La sérialité criminelle est un des critères de saisine du pôle de Nanterre, qui ne s’occupe pas que des tueurs ni que des affaires très anciennes.