Ces jours-ci ressemblent à une guerre des nerfs
, raconte Olivier Faure, attablé devant un jus, au Bourbon, café cossu proche de l’Assemblée nationale qui accueille les rendez-vous des politiques. C’est le jour du conseil des ministres, le 3 février, et Olivier Faure, le député socialiste de Seine-et-Marne, que Les Jours suivent, attend de voir, comme l’ensemble des parlementaires, quelle nouvelle rédaction sera proposée par l’exécutif. Il surveille d’un œil son téléphone. Il vapote sans cesse, je ne le connais pas encore assez pour savoir si c’est son habitude ou un signe de tension particulière. Sa collaboratrice lui fait passer par texto une version du texte qui exclut de la déchéance de nationalité ceux qu’elle pourrait rendre apatrides, ce qui revient à cibler les binationaux. Il soupire. Ça ne change rien.
Il a l’impression de ne plus rien comprendre. Dans quel bourbier s’est mis l’exécutif ? Le pays entend qu’il y a 8 000 personnes radicalisées. Qu’on puisse perquisitionner chez eux entre 22 heures et 6 heures, grâce à l’état d’urgence, ils le comprennent bien, mais pourquoi remettre un euro dans le bastringue sur la déchéance ?
, se désespère-t-il. Puis il reçoit un texto d’un député socialiste : le PM
a dit autre chose à Bruno
. En langage normal : le Premier ministre a présenté une autre version à Bruno Leroux, le chef des députés socialistes. Olivier Faure vérifie l’origine du texte qu’il a reçu. Ce n’est qu’une version initiale.