Au départ, elle trouvait que cela faisait un peu commercial
, un peu vendeur
. Se présenter à l’improviste au domicile des gens, insister pour qu’ils ouvrent la porte, accrocher leur regard, échanger quelques mots. Barbara Romagnan n’était pas forcément à l’aise avec le principe du porte à porte, un exercice devenu un classique des périodes électorales, et que certains élus pratiquent également en dehors des campagnes (lire l’épisode 9, « Le député et l’effet pavillons »). Dans sa voiture, une Peugeot, qui nous emmène au quartier Planoise où elle a prévu d’aller tracter, avant une réunion le soir-même, la députée socialiste du Doubs m’expose ses scrupules : Les gens réfléchissent avant de voter, non ? N’est-ce pas essayer de jouer sur la sympathie et donc sur autre chose que cette capacité de réflexion que de frapper à leur porte ?
En enchaînant les réunions dans les villages, le porte-à-porte, les rencontres, je me donne peut-être l’impression de l’action.
Barbara Romagnan a cette particularité : elle exprime à haute voix ses doutes. On peut suivre à la trace ses raisonnements dont elle ne dissimule aucun méandre. Elle poursuit, en filant sur la route :