ADu bruit, de la fureur, un pays sous tension, beaucoup d’incompréhension et, à la fin des fins, l’échec. Comme pour la déchéance de la nationalité, le cours des événements pris par la loi travail s’apparente à un cauchemar politique. Pour le gouvernement, pour les parlementaires comme pour les citoyens. Quel que soit le résultat final – adoption obtenue au fameux 49.3 ou compromis bricolé en piochant dans les amendements du rapporteur PS – le texte voté ne satisfera personne. Pas même ceux qui, le jour venu, se livreront à l’exercice obligé de se réjouir des « compromis obtenus » et du « texte équilibré qui a été voté ». Mais alors que la discussion sur la loi El Khomri a débuté mardi après-midi avec près de 5 000 amendements (5 000!) déposés par la majorité et l’opposition, quel sens les trois députés suivis par Les Jours vont-ils essayer de donner à leur mandat et à leur vote ?
A tout juste un an d’une élection présidentielle synonyme de perspective ou perte du pouvoir, quels messages ces députés entendent-ils faire passer collectivement ou individuellement à leurs électeurs ? Prendre, pour les élus socialistes, le risque d’aggraver une crise politique déjà exacerbée (Nuit debout, des pétitions et manifestations syndicales contre cette loi) ou rentrer dans le rang au nom des logiques majoritaires et institutionnelles ? Et pour celui de droite Franck Riester, choisir l’opposition frontale ou tenter de «prendre» ce qui va dans le sens d’une plus grande libéralisation du marché du travail dans ce texte en aidant le gouvernement ?