Il leur reste au moins le dancefloor. Ce samedi soir, les initiateurs de la primaire à gauche se retrouveront pour faire la bringue entre copains. L’invitation trahit leur goût pour la politique mais aussi leur capacité à s’en amuser : Eh ho les amis, en marche pour la nuit debout ! Le 18 juin 2016, une fête qui sera tout sauf primaire !
C’est si difficile de faire du neuf en politique. Issus de la société civile, intellos, chercheurs, écrivain ou artiste, ils ont fait à onze un pari. Celui de s’adresser aux citoyens pour convaincre les partis de gauche de participer à une vaste compétition des idées et de trouver un candidat commun pour mieux affronter la droite et l’extrême droite lors de la prochaine élection présidentielle (lire l’épisode « Les conjurés de la primaire »). À l’heure où beaucoup donnent la primaire de toutes les gauches pour morte (lire l’épisode précédent, « La primaire désenchantée »), l’économiste Thomas Piketty ne veut pas s’avouer vaincu. On a fait ce qu’on pouvait faire, on a essayé d’user d’influence. Les partis sont des animaux qui meurent lentement, on ne peut pas les remplacer comme ça. Mais on peut leur mettre la pression.
Le chercheur regrette un peu que l’appel pour une primaire des gauches et des écologistes n’ait pas été relayé avecplus d’ardeur par des têtes d’affiche des partis : Si des Montebourg, des Aubry, des Hamon, des Taubira avaient soutenu avec plus d’enthousiasme le processus, par exemple en se mettant d’accord sur un ultimatum, s’il y avait eu une expression collective, lisible, cela aurait aidé.
Il s’interrompt une seconde et se reprend : Mais c’est encore possible, d’ailleurs.
Le renoncement ne semble pas être son fort.

Les tractations qui se déroulent dans les conclaves de Solférino manquent souvent de transparence, souligne encore le chercheur (il me demande d’ailleurs si je peux l’aider à y voir plus clair et, j’avoue, j’élude). Mais cela ne l’empêchait pas, la semaine dernière, d’imaginer un scénario où le PS, rejoint ensuite par d’autres partis, organiserait tout seul une primaire interne ou presque. Une fois que c’est lancé, il y a un cadre, un calendrier et, au-delà des partis, il faut compter sur les adhérents, les électeurs, les candidats : personne ne peut prévoir ce qui va en sortir
, espèrait-il alors. Ce samedi, réunis en