En politique, les signes de craquement doivent être vite classés sans suite. Leur accorder trop d’attention ou, pire, du sens, devient trop menaçant pour tous ceux qui sont installés dans la rente du mandat électoral et de l’exercice du pouvoir (majorité, opposition) dans le temps. La démission de Pouria Amirshahi du Parti socialiste et son annonce, dans Le Monde du 4 mars, de quitter la politique, n’ont rien d’anecdotiques. Certes, ses « chers camarades » vont traiter son cas durant quelques heures avec la mine et le propos graves devant les micros, mais ce sera en réalité pour mieux minimiser la portée de ce départ et le ramener au rang de petit accident politique. L’Assemblée nationale et les partis ont leurs spécialistes pour ce genre d’enterrement.
Notre système, confiscatoire de pouvoirs et de richesses, mène à l’abîme démocratique, social ou écologique.
Pourtant, les explications de Pouria Amirshahi, comme la personnalité de ce jeune député des Français de l’étranger qui exerce son premier mandat de parlementaire, méritent tout à l’inverse d’être entendues sur le fond. Elles résonnent tout particulièrement avec la volonté des Jours (lire l’épisode 1, « Le meilleur pour éviter le pire ») de montrer qui transforme la politique et comment, pour retrouver la confiance des citoyens.
Les propos du député Amirshahi touchent d’abord par leur sincérité et la justesse de l’analyse sur un système politique bloqué, verrouillé, coupé des citoyens et centré sur lui-même : Je quitte le PS et le monde des partis en général, rhizomes d’un système institutionnel à bout de souffle. Ils sont devenus des machines électorales sans grande conviction, sans promesse d’avenir heureux pour le pays. […] Notre système, confiscatoire de pouvoirs et de richesses, mène à l’abîme démocratique, social ou écologique.