Aussitôt JFK assassiné le 22 novembre 1963, la population des États-Unis est plongée dans un sentiment mêlé de tristesse et de soupçon. Comment un raté de 24 ans comme Lee Harvey Oswald aurait-il pu, à lui seul, atteindre le commandant en chef de l’État le plus puissant de la planète (lire l’épisode 4, « Secret Service, la casse à Dallas ») ? Cette immédiate suspicion est encore renforcée par les conditions rocambolesques de l’assassinat d’Oswald par le tenancier d’un tripot texan, Jack Ruby, qui l’abat au nez et à la barbe de la police de Dallas et du FBI le dimanche 24 novembre au matin. La retransmission télévisée en direct sur NBC de cette élimination inopinée, images irréelles qu’on croirait sorties d’un épisode des Incorruptibles de l’époque, ajoute au scepticisme.
Des forces de l’ordre incapables de protéger l’assassin présumé du président des États-Unis, tout cela paraît trop gros, d’autant que les motifs avancés par Jack Ruby

Cette tendance de la population à vouloir expliquer les assassinats de présidents par des complots ou des légendes urbaines n’est pas née avec JFK, Oswald ou Ruby. Un siècle plus tôt, l’assassinat de Lincoln (lire l’épisode 2, « Lincoln, le coup du théâtre ») voit l’émergence des premières thèses conspirationnistes : le tir du soldat Boston Corbett pour abattre John Wilkes Booth, l’assassin en cavale, est remis en cause, et la légende d’un Booth ayant survécu en secret se perpétue jusqu’au début du XXIe siècle.