Né dans une famille nombreuse de l’Illinois, Charles Guiteau perd sa mère, victime d’une psychose puerpérale, à l’âge de sept ans. Ayant échoué à l’entrée à l’université du Michigan, il rejoint la communauté sectaire d’Oneida en 1860 dans l’État de New York. Ne trouvant pas d’épouse dans la communauté, et ne s’y estimant pas reconnu à sa juste valeur, il la quitte définitivement en 1866, après avoir essayé de soutirer de l’argent au gourou de la communauté, Noyes, pour fonder un journal. Devenu avocat en 1868, après un examen du barreau d’Illinois sommaire, il échoue à se constituer une clientèle. Guiteau s’endette vite, et recourt à la grivèlerie pour payer les factures. Comme sa femme Annie le lui reproche, il la violente très souvent et se met à fréquenter les prostituées, contractant la syphilis sans doute vers 1873-74. Divorcé, Guiteau s’enfonce à la fois dans la marginalité et la psychose. Vivant de divers larcins, il cherche à devenir prêcheur itinérant mais personne n’écoute sa parole, qu’il affirme pourtant inspirée par Dieu. En 1880, après avoir fui Boston où il laisse de nombreuses ardoises impayées, Guiteau arrive à New York en pleine campagne présidentielle après avoir réchappé à la collision du Stonington, navire le transportant avec un autre steamer, le Naragansett. Cela achève de convaincre Guiteau de sa prédestination divine, et il cherche à persuader les responsables républicains qu’il a rédigé un discours éclairé par une puissance supérieure. Même s’il est tenu en lisière de la campagne républicaine du ticket Garfield-Arthur, Guiteau pense que sa victoire en novembre 1880 est la sienne. Et c’est pourquoi, arrivé à Washington au printemps 1881, il harcèle la nouvelle administration Garfield pour obtenir un poste de consul en récompense de son aide. Éconduit de plus en plus brutalement des antichambres du pouvoir, Guiteau développe une rancœur féroce envers Garfield et pense qu’il est de sa mission divine de l’éliminer pour faire accéder le vice-président Arthur à la présidence. Profitant de la nullité de la protection présidentielle, Charles Guiteau tire sur James Garfield le 2 juillet 1881 dans la gare de Washington, et entraîne son décès deux mois plus tard des suites de ses blessures. Après un procès durant lequel il apparaît complètement loufoque, il est néanmoins reconnu responsable de ses actes et condamné à la pendaison, qui lui est infligée le 30 juin 1882.
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