«Salah Abdeslam a débuté son premier interrogatoire avec ces mots : “Par où commencer”. Et c’est vrai, par où commencer ? Surtout quand tout semble déjà avoir déjà été dit et déjà avoir été écrit. Mais je ne pense pas que ce soit le cas. » Martin Vettes, l’un des avocats de Salah Abdeslam, s’est adressé à la cour en ces termes, ce vendredi 24 juin qui concluait les plaidoiries de la défense : « Vous n’allez pas le juger seulement sur le dossier mais aussi sur le regard que vous portez sur lui. Une question vous a forcément traversé l’esprit : est-ce qu’un jour cet homme pourra revenir dans la société ou est-ce qu’il est définitivement perdu ? »
Neuf mois pour mûrir, se construire une vision claire d’un dossier titanesque. Pour les accusés, neuf mois d’écoute plus ou moins attentive pour alimenter une conscience en pleine ébullition. À l’aube d’un verdict extrêmement attendu par tous, chacun se pose inévitablement la question : que naîtra-t-il de ce procès historique ? Plus spécifiquement, qu’est-ce que cette audience hors normes a créé chez Salah Abdeslam ? Scruté, et sûrement bien conscient que tous les médias, là-dehors, sont pendus à ses lèvres, qu’a-t-il retenu de ces neuf mois ? Pour l’accusé le plus célèbre du procès des attentats du 13 Novembre, le 29 juin, jour du verdict, ne sera peut-être pas une délivrance, mais au moins la fin d’une construction qui le portera sinon jusqu’à une audience en appel, du moins au procès des attentats de