«Àla barre de ce tribunal, on peut parfaitement mentir comme on veut. Mais on prend ses risques… Quand ça coince, ça coince », avertit la présidente du tribunal. Isabelle Prévost-Desprez tance Alexandre Benalla : elle ne croit pas à sa version d’un téléphone déclaré perdu pendant sa garde à vue, qu’il a subitement réactivé, à sa sortie, pour appeler le directeur de cabinet de la Première dame, Brigitte Macron. Au soir des événements du 1er mai 2018, Alexandre Benalla a tenu, « par loyauté », à prévenir le chef de l’État de l’existence des images des violences de la place de la Contrescarpe, à Paris. ll a fourni aux enquêteurs un message qu’il a adressé au secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler – Emmanuel Macron étant alors en déplacement en Australie. Mais pas le téléphone qui a permis de l’envoyer. Alexandre Benalla est soupçonné d’avoir voulu dissimuler d’autres messages contenus dans l’appareil. Mais l’ex-chargé de mission s’indigne qu’on le soupçonne de mentir et s’enferre : « Un téléphone perdu et retrouvé, cela peut arriver à tout le monde ! » Pour la première fois depuis le début de son interrogatoire, il s’énerve : « Je ne comprends pas le lien entre ce téléphone et la manifestation de la vérité. C’est comme le coffre-fort, ça n’a aucun intérêt. On en a fait des tonnes sur des constructions médiatiques. » Le coffre-fort, lui non plus, n’a jamais été retrouvé