«Sur l’origine des images que vous utilisez, vous ne faites jamais de vérification ? », demande la présidente, Isabelle Prévost-Desprez. Elle s’adresse à celui qui fut l’un des plus proches collaborateurs du président de la République. Qui répond, benoîtement : « J’ai fait confiance à monsieur Benalla… » Veste grise et pantalon noir, Ismaël Émelien comparaît comme témoin devant le tribunal. L’ancien conseiller spécial d’Emmanuel Macron a échappé de justesse à la mise en examen fin 2020. L’éminence grise du chef de l’État, qui fut aussi le stratège de sa campagne présidentielle, a démissionné de son poste à l’Élysée en février 2019, fragilisé par sa gestion de l’affaire révélée par Le Monde le 18 juillet 2018. Il a depuis créé sa propre entreprise de conseil et compte pour client Veolia ou LVMH. Discret et d’ordinaire peu disert, il est cité comme témoin par Alexandre Benalla.
Pour moi, c’était comme les vidéos prises dans la rue. Je n’ai pas pensé une seconde qu’elle pouvait provenir de la police.
Le lendemain des révélations de presse, l’ex-chargé de mission fournit à Ismaël Émelien un CD-Rom avec des images des événements à la Contrescarpe, en cette fin de journée du 1er mai (lire l’épisode 5, « Le 1er mai, Alexandre Benalla fait ce qu’il lui plaît »). Certaines se retrouvent dans un tweet publié le 19 juillet 2018 à 12 h 59 sur le compte @FrenchPolitic, géré par le responsable de la riposte numérique au sein de LREM, Pierre Le Texier :