Les prévenus se succèdent et les dérobades s’enchaînent. Au procès des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012, le tribunal tente d’établir les responsabilités : qui a mis en place la ventilation des dépenses ? Qui a décidé d’instaurer une double facturation ? Au cours des derniers jours, il n’a obtenu aucune réponse. Interrogés tour à tour, trois cadres de l’UMP ont rejoué à l’infini la figure du responsable qui n’était responsable de rien. Leurs signatures figurent pourtant sur des devis et des engagements de dépenses de plusieurs millions d’euros qui ont permis à l’UMP de prendre en charge près de la moitié des frais de campagne, sous le prétexte de conventions fictives – ce qui leur vaut de comparaître pour « faux et usage de faux », « tentative d’escroquerie » ou « abus de confiance ». Mais, à les entendre, tous ont signé sans se douter de l’existence d’un système frauduleux. Aucun ne reconnaît avoir été décisionnaire : « La seule autorité dans un parti politique, c’est le politique ! », a asséné Éric Cesari, directeur général de l’UMP à l’époque des faits. Personne, surtout, ne veut porter le chapeau. D’autant que le principal intéressé, Nicolas Sarkozy, président-candidat en 2012, brille toujours par son absence sur les bancs de la salle d’audience.
À son poste, il était responsable de toute l’administration du parti – plus de 150 personnes – et rémunéré 12 575 euros par mois. Mais d’emblée, Éric Cesari se présente comme une