Les habitués des bancs du procès dit « Bygmalion » ont bien compris, après plus de deux semaines de débats, que la plupart des quatorze prévenus ont choisi de minimiser leur rôle. Par conséquent, leur contribution aux tentatives du tribunal d’éclaircir la mise en place des fausses factures reste, elle aussi, particulièrement minime, pour ne pas dire parfois inexistante. Mais le procès qui occupe la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris porte bien sur les dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, et non sur la seule agence Bygmalion. Alors, quand Guillaume Lambert, ex-directeur de la campagne présidentielle du président sortant, se présente à la barre ce lundi 7 juin, l’espoir de mieux comprendre l’enchaînement des faits et l’écheveau des responsabilités renaît. Il sera de courte durée. En 2012, Guillaume Lambert est chef de cabinet de Nicolas Sarkozy à l’Élysée. Et, à l’entendre, la fonction de directeur de campagne se plaçait « dans la continuité » de celle qu’il occupait au Château : « Il s’agissait de faire le lien entre le Président et le candidat, de coordonner l’agenda. » Superviser les équipes du QG de campagne, la presse, les réseaux sociaux, guère plus. La double facturation a été mise en place à son insu. « Je suis tombé de ma chaise. (…) J’ai eu un effet de sidération », se rappelle-t-il, quand les révélations sont sorties dans la presse au printemps 2014.
La liste de tout ce que ne faisait pas Guillaume Lambert pendant la présidentielle, malgré son poste à (haute) responsabilité, s’allonge rapidement au fil de l’interrogatoire.