Lorsqu’il se retourne vers ses avocats, François Fillon n’a pas la même mine grave qu’en première instance. Au terme de plus de trois heures de réquisitoire, il vient d’entendre les avocats généraux réclamer à son endroit une peine de cinq ans de prison dont un an ferme
François Fillon est poursuivi pour avoir salarié sa femme en tant que collaboratrice de 1998 à 2002, puis entre 2012 et 2013, pour des « prestations fictives ou surévaluées ». Et pour l’avoir fait embaucher à La Revue des deux mondes par son ami Marc Ladreit de Lacharrière, à cette même période, après son départ de Matignon. L’ancien Premier ministre est accusé de détournement de fonds publics et de complicité de recel d’abus de biens sociaux, mais il lui est aussi reproché d’avoir fait employer sa femme comme assistante parlementaire de son suppléant, Marc Joulaud, entre 2007 et 2012. Et encore d’avoir rémunéré ses enfants comme collaborateurs parlementaires lorsqu’il était sénateur, entre 2005 et 2006. Les sommes ainsi perçues par le couple Fillon ont été évaluées, au cours de l’enquête, à 1,35 million d’euros.

Dans leur réquisitoire, les avocats généraux se sont concentrés sur « l’effectivité » de l’emploi de Penelope Fillon comme assistante parlementaire de son mari, puis de Marc Joulaud. Ils ont souligné les mêmes