Pas un mot en arrivant, aucune parole en sortant. Depuis le début du procès, le couple Fillon pratique l’abstinence totale sur le plan médiatique, imité en cela par leurs avocats. Mais lundi après-midi, Antonin Lévy, l’avocat de François Fillon, a pour la première fois pris la parole face caméra. Pas n’importe quand : à la veille du réquisitoire du parquet, qui a lieu ce mardi 10 mars. Et, ô surprise ! Pour charger l’accusation, fortement défavorable à son client : « Je ne m’attends pas à ce que le parquet soit touché par la grâce. Ils ont depuis le début démontré un entêtement à poursuivre ce dossier parfois au-delà du raisonnable. Je pense que demain sera la dernière phase de cette hystérisation complète. Je m’attends à des réquisitions de mauvaise foi, non balancées, sans doute excessives. »
L’audience du lundi 9 mars a été pourtant relativement calme. En une petite demi-heure, le tribunal a examiné le problème du prêt de 50 000 euros concédé en 2013 à François Fillon par Marc Ladreit de Lacharrière

La présidente confirme que des factures pour des travaux ont été fournies et mentionne un second prêt contracté en octobre 2014, cette fois auprès du Crédit agricole. Contrairement à celui accordé par son ami PDG, ce prêt-là a été signalé par François Fillon auprès de la HATVP. « Vous saviez donc qu’il fallait déclarer ces prêts… », souligne la présidente. François Fillon confirme. La présidente a calculé : ces 50 000 euros représentaient 5 % de son patrimoine en 2014.