«J’ai sans doute surinterprété les propos de Gilbert Azibert et sûrement voulu me faire bien voir de mon client prestigieux », lance Thierry Herzog à la barre, en ce lundi 12 décembre. L’avocat de Nicolas Sarkozy, qui est aussi son coprévenu, tente de le dédouaner totalement en assurant s’être trop démené, de sa propre initiative, et avoir parlé à tort et à travers. Dans la version qu’il déroule désormais devant la cour, il a simplement tenté de rassurer son client et « ami », en allant à la pêche aux informations auprès de son autre « ami », le haut magistrat Gilbert Azibert
La version de Thierry Herzog résiste difficilement à certaines écoutes, sur lesquelles la cour d’appel poursuit son examen méthodique en deuxième semaine du procès Bismuth. Dans une conversation du 26 février 2014 entre les deux hommes, sur leurs lignes téléphoniques officielles, Nicolas Sarkozy prend la peine de démentir toute intervention en faveur de Gilbert Azibert. Voix théâtrale et ton surjoué, il assure à Thierry Herzog avoir « réfléchi » et ne pas avoir « senti » de donner le fameux « coup de pouce » en faveur du haut magistrat lors de sa rencontre avec le ministre d’État de Monaco, où Gilbert Azibert espérait obtenir un poste. La cour s’interroge : pourquoi se donner tant de peine s’ils n’imaginaient pas commettre le moindre délit ? À la barre, les prévenus continuent à nier tout simulacre, assurant se prêter à de simples « bavardages ». Sur la ligne Bismuth, où ils auraient appris avoir été écoutés (comme sur leurs lignes officielles), et où le pacte de corruption reproché par l’accusation s’est noué,