Nicolas Sarkozy se lève et s’avance à la barre du tribunal, nerveux à en juger par son légendaire tic de mouvement d’épaule. Face à lui, la présidente Christine Mée se lance dans la traditionnelle vérification des coordonnées des prévenus en début de procès, adresse postale et patronyme complet. « Vous vous appelez bien Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa ? », demande-t-elle. « Nicolas Sarkozy, c’est suffisant », tranche l’intéressé. « Mais pour le casier judiciaire, on a besoin de l’identité complète », explique la présidente. « Pour l’instant, je n’ai pas eu besoin de l’utiliser », rétorque l’ancien président de la République. Ce lundi 23 novembre, aux premiers mots du premier jour d’audience du « procès Bismuth » (lire l’épisode 1, « Paul Bismuth à l’appareil… »), la confrontation est déjà en place. La précision des faits et de la procédure d’un côté, l’animal politique sur la défensive de l’autre.
![Nicolas Sarkozy](/ressources/image/ep2-pnf-img-pnf-1.jpeg)
Mais les débats ont tourné court en ce premier jour, après que le tribunal a ordonné une expertise médicale sur la personne de Gilbert Azibert, ancien haut magistrat à la Cour de cassation et prévenu, absent à l’audience pour raisons de santé (insuffisance cardiaque et troubles respiratoires), dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Ce jeudi, à 13 h 30, le tribunal doit se prononcer sur la reprise ou le renvoi du procès, qui devait durer, selon le calendrier initial, jusqu’au 10 décembre.