Des trois prévenus, il est celui assis le plus près de la présidente et de ses deux assesseurs. Nicolas Sarkozy hoche la tête à plusieurs reprises, de façon appuyée. Debout derrière lui, son avocate, Jacqueline Laffont, se lance dans une démonstration qui va durer près d’une heure et demie. Sans tarder, elle demande la « nullité de la procédure toute entière ». Elle va « faire du droit » et « ne parler que du dossier », promet-elle. Avant de lancer la charge contre l’accusation. Selon elle, l’instruction a été émaillée d’« une suite de graves dysfonctionnements », de « nombreuses dérives » et des « violations répétées » des droits de la défense. Lundi 30 novembre, au véritable commencement des débats, lors de la séquence des nullités de procédure qui ouvre traditionnellement les audiences, la défense fait le procès de l’enquête. Elle tente de mettre en pièces le travail des magistrats du Parquet national financier (PNF)
Il y a eu une véritable stratégie procédurale du PNF destinée à faire échec aux droits de la défense.
Dans le viseur de Jacqueline Laffont se trouve l’enquête parallèle ouverte par le PNF afin d’identifier une éventuelle taupe ayant informé Nicolas Sarkozy et le magistrat Gilbert Azibert qu’ils étaient sur écoute sur la ligne Bismuth (lire l’épisode 1, « Paul Bismuth à l’appareil… »). Les fadettes