Le pull de Noël ? Fléau du style et de l’environnement (lire l’épisode 1, « À Noël, on peut pull rien dire »). Le bon pull en laine, chaud et tricoté localement ? Rare et fondamentalement cher (lire l’épisode 2, « Viser la laine, ça ne me fait pas peur »). En quête de la bonne idée du futur, tirons le fil du recyclage car le pull se transforme facilement en pelotes… qui, rebelote, deviennent un nouveau pull. Ce n’est pas mamie Tricoteuse qui nous contredira. Partons donc d’abord à Panipat, à 100 kilomètres au nord de New Delhi, en Inde. Là, la fringue pas chère et mal fagotée donne du fil à retordre aux recycleurs. La ville est pourtant un giga-hub historique du recyclage des vêtements usagés. La cité a plongé dans celui de la laine à partir de 1925, lorsque les filateurs du cru ont acheté de vieux métiers à des industriels de Prato, en Italie, l’autre capitale mondiale et pluricentenaire du recyclage lainier, à 20 kilomètres de Florence.
Car mamie Tricoteuse qui refait ses pulls en point mousse chaque hiver a raison : la laine se recycle merveilleusement. Quand on en fait une industrie, les premiers gestes sont les mêmes, en Inde comme en Italie. Ils consistent à trier manuellement les vieux pulls venus du monde entier, s’assurer, par l’étiquette de composition et surtout au toucher, d’un 100 % pure laine, les séparer par couleur et ôter les matières dures (boutons et fermetures Éclair). Sans passer par la case teinture