La vigne a eu le temps de se reposer cet hiver, il est temps de s’y remettre. On avait quitté le domaine Voillot à la fin de l’automne, alors que le repos végétatif commençait, je l’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir pour apprendre à tailler la vigne, opération qui permet de comprendre le vignoble et calmer les élans envahissants de cette liane qui, à l’état sauvage, pousse indéfiniment et ne donne plus de raisin. La taille la prépare à recevoir les bourgeons de l’année. Permet de maîtriser leur nombre, leur espacement. Tout en orientant la plante pour l’année qui suivra.
« Le but est de réguler la fructification en essayant d’éviter d’emblée une sous-production, ou une sur-production », explique Jean-Pierre Charlot. Selon lui, il faut « démystifier » l’importance du vigneron. Il suffirait de réfléchir un peu, puis cela devient très intuitif. « La taille, quand ça se passe bien, c’est du plaisir, dit-il. N’importe qui peut faire ça. Même un journaliste y arriverait. » Et c’est ainsi qu’une petite heure après, j’étais à genoux dans une vigne, sécateur à la main.
Ce jour-là, c’était la course pour Jean-Pierre. Comme souvent en réalité. Il lui fallait passer voir l’assureur du domaine à Beaune, à six kilomètres de Volnay, puis faire un crochet à la banque, quelques courses car il manque toujours du matériel, des bricoles.