On connaissait les « NEET », ces jeunes sans travail ni études ni formation, qui préoccupent régulièrement les gouvernements. Voici venus les « NER », les « ni en emploi ni à la retraite ». Eux aussi sont coincés dans des limbes, mais à l’autre bout de leur vie professionnelle : trop vieux pour le travail, ils ne le sont pas assez pour prétendre à une pension de retraite. Dans une étude de 2018, la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) estimait qu’1,4 million de personnes âgées de 53 à 69 ans en France, soit 11 % de la tranche d’âge, étaient prisonnières de ce sas de précarité. Elles vivent des allocations chômage, des minima sociaux ou d’une pension d’invalidité, sous le seuil de pauvreté pour près d’un tiers d’entre elles. Une très large majorité
L’histoire des retraites et celle de l’emploi des plus de 55 ans s’entremêlent. Les années 1970 marquent le début de l’âge d’or des « préretraites » publiques.