Le 11 décembre, l’Allier est devenu le quatrième département français à repasser la majorité de ses routes nationales à 90 km/h, après la Corrèze, la Creuse et le Cantal, élargissant encore un peu la tombe de cette mesure qui devait être le grand œuvre de la présidence d’Emmanuel Macron en matière de sécurité routière. La formule était simple et proposée par les spécialistes depuis longtemps : abaisser la vitesse de dix kilomètres par heure sauve des vies en réduisant le nombre d’accidents et leur gravité. Avec les 80 km/h, Emmanuel Macron et son Premier ministre d’alors, Édouard Philippe, comptaient donc faire ce que François Hollande n’a pas osé faire : s’attaquer à la vitesse pour sortir des mauvais chiffres de la sécurité routière en France. Mais rien n’a marché comme prévu (lire l’épisode 9, « Édouard Philippe, fan du damné 80 ») et cette fin d’année 2020 résume parfaitement le naufrage du « en même temps » d’Emmanuel Macron, qui, de pragmatisme moderne, est devenu un générateur de tambouille illisible.
Depuis la Loi d’orientation des mobilités (LOM) de juin 2019, chaque département peut choisir de repasser tout ou partie du réseau routier qu’il gère à 90 km/h, après une procédure qui mêle étude d’accidentalité et avis de la commission départementale de sécurité routière et selon une série de critères.