Cheveux courts grisonnants, lunettes à montures rouges, jean, veste de costume gris clair sur chemise bleue avec cravate, gestuelle qui respire l’énergie… Le général Jacques-Charles Fombonne a déjà douze cafés dans le buffet quand on le retrouve à 17 heures au siège de la Société protectrice des animaux (SPA). Très occupé depuis sa mise en retraite de la gendarmerie à diriger l’association, il a accepté de faire une pause « retour en arrière » sur un fiasco qui, depuis trente-sept ans, hante la gendarmerie et son Institut de recherche criminelle : l’affaire Grégory. Celle de cet enfant de 4 ans retrouvé mort, pieds et poings liés par une cordelette, un bonnet rabattu sur le visage, dans la Vologne, rivière des Vosges. Le crime n’est toujours pas élucidé. L’affaire se traîne, de compléments d’enquête en nouvelles expertises, au gré des avancées de la science. Des espoirs à chaque fois déçus, mais sans cesse ravivés à coup de « Et si… ». Et si des vieilles traces d’ADN pouvaient désormais parler ? Et si on repassait autrement au peigne fin l’écriture du
À l’époque de Grégory, personne n’avait entendu parler de la forensique. Or, quand on ramène de la merde au labo, on fait de la merde.
Sous une photo de gros matou à l’air bigrement perplexe, un Charlie Hebdo bien en vue sur la table, le général Fombonne, docteur en droit pénal et sciences criminelles, attaque franco. Voix de radio, grave et timbrée :