Sur la tablette du major Philippe Cloux, la maison de la famille Lenisa, à Bozel, en Savoie, semble être directement sortie du film d’épouvante Le Projet Blair Witch. Teintes noires et blanches, en trois dimensions, filmée par une caméra à vision nocturne. On peut en visiter chacune des pièces en cliquant sur un bouton rond et bleu. Dans la chambre de Victor, il y a une bibliothèque, des livres, des peluches, son corps allongé et des traces de sang. Une scène de crime figée dans l’espace et dans le temps.
Le 26 juillet 2012, c’est là que Jordan Lenisa, 23 ans, a tué son frère Benjamin, 17 ans, d’une balle dans la tête alors qu’ils jouaient aux jeux vidéo. Il a ensuite assassiné son frère Victor, 7 ans, qui s’était enfui dans sa chambre. Il a attendu le retour de son père Florent, 49 ans, qu’il a abattu pendant qu’il consultait ses mails. Puis s’en est pris à sa mère, de retour au foyer, essayant de l’assommer à coups de bûche. Elle a réussi à lui échapper, a pu appeler les secours, mettant fin à l’escalade meurtrière de son fils aîné. Quelques jours plus tard, le major Cloux et l’un de ses collègues du département anthropologie hémato-morphologie de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) arrivaient sur les lieux. Leur mission ? Relever toutes les traces de sang, en analyser la forme, la taille, la distribution et observer les caractéristiques de leur pourtour.