«Tant qu’y’a de la grève, y’a de l’espoir ! » Les mains serrées autour du micro, Bérenger Cernon harangue la centaine de cheminots réunis ce mardi en assemblée générale gare de Lyon, à Paris. « Tant qu’il y a des gens dans le combat, on n’a pas perdu », reprend le secrétaire général de la CGT-Cheminots pour le secteur de Paris Sud-Est. Les grévistes applaudissent. Leurs drapeaux s’agitent dans les airs. Comme chaque jour de mobilisation, rendez-vous était donné en fin de matinée dans la cour intérieure d’un bâtiment administratif en bordure des quais. Déjà plombée par une pluie fine, l’ambiance avait tout pour être sinistre. La veille, députés et sénateurs se sont mis d’accord sur une version commune du « pacte ferroviaire ». Les syndicats ont obtenu quelques avancées, dont l’incessibilité du capital de la SNCF et le principe d’un « droit au retour » pour les cheminots transférés au privé. Mais le cœur de la réforme, qu’ils rejettent en bloc, demeure inchangé. La mobilisation entame son quinzième round, son 29e jour d’arrêt de travail.
L’adoption du texte en commission mixte paritaire (CMP) ouvre la voie à son vote définitif au Parlement dans les prochains jours. Elle aurait pu acter la fin du mouvement. C’est en tout cas ce qu’espéraient le gouvernement et sa majorité (lire l’épisode 12, « Au train-train où va la grève… »). Mais il n’en est rien, promet Fabien Villedieu, responsable de SUD Rail à la gare de Lyon :