Quand l’auteur de ces lignes a proposé de rédiger un épisode de This is America sur le 56e Super Bowl, finale du championnat professionnel de football américain qui opposera les Cincinnati Bengals aux Los Angeles Rams ce dimanche, l’enthousiasme était mesuré dans la rédaction des Jours. Beaucoup de Français restent en effet perplexes chaque premier ou deuxième dimanche de février, lorsque les États-Unis se coupent du monde pour passer cinq heures devant ce match – décalage horaire oblige, la rencontre se déroule qui plus est au cœur de la nuit pour les Européens. Comme la marmotte Phil de Punxsutawney, qui rend le 2 février son immuable verdict sur le printemps à venir, le Super Bowl semble être un rituel purement américain, digne d’un culte à mystères et incompréhensible pour des yeux étrangers : on connaît en effet plus simple et excitant que ces phases de jeu de quinze à vingt secondes, entrecoupées de pauses – publicitaires aux États-Unis – où il s’agit alternativement pour les deux équipes de onze joueurs de pénétrer l’en-but adverse (et marquer ainsi un touchdown) en avançant au minimum de dix yards (en quatre tentatives) à chaque séquence.
Et pourtant, il ne viendrait à aucun président américain l’idée de manquer ce rendez-vous.