Commémorant le 21e anniversaire des attentats meurtriers d’Al-Qaida contre les États-Unis le 11 septembre dernier, le président Joe Biden a invité chaque citoyen à défendre « chaque jour »
Contrairement à la guerre froide contre le communisme soviétique ou celle contre le terrorisme islamiste menée par l’administration Bush Jr, l’ennemi prioritaire n’est plus étranger, il est à l’intérieur, niché parmi les Américains eux-mêmes. Et par cette exclusion d’une partie de la nation du champ démocratique, le président Biden, élu comme plus petit dénominateur commun à tous les Américains, semble déjà renoncer à la promesse fondatrice de réunir le pays et de le guérir du poison de la division (lire l’épisode 1 de la saison 2, « Trump passe le lambeau à Biden »). En vingt mois, il passe du grand réconciliateur de son discours d’investiture du 20 janvier 2021 au lendemain du Capitole, martelant le mot « unité » sur tous les tons à l’ennemi juré d’une partie de son opposition républicaine. Car Joe Biden, pour atténuer la contradiction apparente, le répète : il ne considère pas tous les républicains comme les fossoyeurs de la démocratie états-unienne, seulement ceux qui suivent Donald Trump.

Ce grand écart sémantique de Joe Biden ramène d’abord à la situation politique exceptionnelle de septembre 2022. Contrairement à toutes les élections de mi-mandat récentes, le scrutin ne porte pas vraiment sur le bilan intermédiaire de l’administration élue deux ans plus tôt : il est devenu un match retour de la présidentielle, puisque le candidat perdant de 2020 n’a toujours pas reconnu sa défaite.