Dans Le Quai des Brumes de Marcel Carné, Jean Gabin lance à Pierre Brasseur une réplique restée fameuse : « Alors, tu deviens tout pâle ? Tu perds tes arêtes ? » À bien des égards, cette question pourrait être posée aux démocrates à la veille des midterms 2022. Si Joe Biden, plus actif dans la dernière ligne droite avant ces élections de mi-mandat, multiplie les éternelles formules rassurantes
Quant à Barack Obama, il a été appelé aux quatre coins du pays, du Wisconsin à la Pennsylvanie, en passant par l’Arizona, pour galvaniser les socles électoraux démocrates (les jeunes de 18 à 29 ans, les femmes des minorités africaine-américaine et hispanique), dont la participation sera décisive. Mais cette suractivité de l’ancien chef de l’État, retiré de la politique et contraint par le 22e amendement de la Constitution à ne plus avoir aucune ambition présidentielle, n’a cessé de souligner le manque de charisme de l’actuel occupant de la Maison-Blanche. D’autant que ce dernier a multiplié les boulettes de fin de campagne, renforçant encore les interrogations sur sa faculté à mener son camp pour les années à venir. Joe Biden a ainsi contraint son équipe à un embarrassant correctif après s’être attribué en Floride une hausse inédite des pensions de retraite… qui ne tenait en fait qu’à l’inflation galopante. Et il a déclenché une guerre interne malvenue avec le sénateur démocrate conservateur de Virginie-Occidentale Joe Manchin en annonçant en Californie que toutes les centrales à charbon fermeraient pour laisser place aux énergies renouvelables. Joe Manchin, dont la carrière et la fortune ont été faites