1,6 milliard de dollars. Ce chiffre vertigineux – 1,5 milliard d’euros – n’est pas celui, pourtant déjà impressionnant, des fonds levés par la démocrate Kamala Harris en à peine deux mois et demi de campagne. Non, cette somme représente ce que les cinquante plus gros donateurs des élections en 2024 ont jusqu’à présent fourni à des comités électoraux fédéraux. Et parmi ces cinquante plus gros donateurs, on compte vingt-neuf milliardaires et leurs conjoints en personne. En tête de liste, le conservateur Timothy Mellon aurait donné aux comités électoraux républicains, de celui de Donald Trump à ceux des candidats pour le Congrès, plus de 165 millions de dollars (151 millions d’euros). Mellon, moins connu et médiatique qu’Elon Musk mais tout aussi droitier devant l’éternel, écrivait ainsi en 2015 que les Africains-Américains étaient récompensés pour leur vote en faveur des démocrates par des prestations sociales financées par les honnêtes travailleurs. On comprend son inlassable financement de Trump depuis son entrée en politique ainsi que des mesures anti- immigration les plus spectaculaires : il paie par exemple les frais de justice de l’État d’Arizona défendant sa fameuse loi de criminalisation de l’immigration sans-papiers SB 1070 au début des années 2010.
Mais en cela, Timothy Mellon n’est pas si différent des autres gros donateurs dont la dérégulation du financement électoral orchestrée par la majorité conservatrice de la Cour suprême depuis 2010 a démultiplié l’influence politique (lire l’épisode 21 de la saison 1, « Trump et Biden, les surfeurs d’argent »).