Au-delà du déroulé quotidien d’une campagne animée par les soubresauts de la pandémie de Covid-19 et des violences urbaines, plusieurs informations relatives au financement des candidatures de Donald Trump et Joe Biden viennent rappeler le poids, inconcevable pour un Français ou un Européen, de l’argent privé dans la présidentielle américaine. À la mi-août, on apprenait que la campagne de Trump et le parti républicain avaient déjà dépensé plus d’un milliard de dollars (848 millions d’euros) pour la réélection du Président depuis 2017. Cette somme démesurée était à rapporter au 1,1 milliard de dollars (932 millions d’euros) collectés selon le New York Times. Longtemps distancé dans cette course frénétique aux donations, le démocrate Joe Biden annonçait début septembre une collecte fracassante pour le mois d’août : 364 millions de dollars (309 millions d’euros), à comparer aux 143 millions de dollars (121 millions d’euros) levés par Hillary Clinton au mois d’août 2016. Et face à cette envolée des financements pour Biden, Donald Trump, pénalisé par des dépenses somptuaires, annonçait à son tour qu’il pourrait, comme en 2016, autofinancer une partie de sa campagne. Cela ouvre la voie au duel de milliardaires qu’on envisageait dans l’épisode 2 dès l’hiver dernier, Michael Bloomberg, le vaincu de la primaire démocrate, ayant décidé après bien des hésitations de donner au moins 100 millions de dollars (85 millions d’euros) de sa propre fortune pour vaincre Trump dans l’État-clé de Floride.