Pointées du doigt pour leur implantation dans les territoires offshore, les multinationales se gardent bien d’avouer qu’elles y sont pour diminuer leur impôt. La plupart du temps, elles évacuent les questions gênantes en assurant que leur présence relève de l’histoire ancienne et que, de toute façon, promis !, elles sont sur le point de s’en aller. Dans ce type d’exercice, Patrick Pouyanné est assez adroit. Interrogé le 21 septembre à l’Assemblée nationale par la députée socialiste Christine Pires Beaune sur le nombre de filiales de Total dans les paradis fiscaux, le PDG du groupe pétrolier a répondu qu’il n’était présent dans les « territoires non coopératifs »
Si on était cruel, on ferait remarquer que sept ans pour ne pas réussir à fermer toutes ses sociétés-écrans, c’est long. Mais, si vous lisez cette série depuis le début (lire l’épisode 1, « Total : le plein de superprofits, le vide d’impôts »), vous avez compris que ce qui nous intéresse en priorité ici, c’est l’histoire ancienne.