Au bout de trois mois, c’est la quille. Brahim, le maçon d’Echirolles (Isère) que Les Jours ont rencontré en février (lire l’épisode 23, « La vie suspendue de Brahim ») n’est plus assigné à résidence. Au téléphone, il exulte : Ils m’ont enlevé un stress de dingue !
Brahim le savait, la reconduction de l’état d’urgence jusqu’au 26 mai pouvait signifier, pour lui, l’obligation de continuer à pointer trois fois par jour et de respecter le couvre-feu à 20 heures. Il se préparait à cette éventualité (lire l’épisode 24, « Vous en reprendrez bien pour trois mois ? »).
Pour chacune des assignations à résidence qu’il désirait prolonger, le ministère de l’Intérieur devait toutefois renouveler explicitement la mesure, après réexamen. Brahim n’a rien reçu. Samedi, en allant pointer au commissariat comme d’habitude, l’assigné signale donc aux policiers qu’en principe, il n’a plus à venir. Mais c’est le week-end, personne n’est vraiment au courant, et on lui conseille de continuer jusqu’à lundi. Il est alors reçu par la commandante qui s’occupe de (s)on affaire
. Elle reconnaît que plus rien ne l’oblige à pointer mais tient à vérifier et lui confirme par téléphone, un peu plus tard dans la journée.
Il en déduit qu’il ne fait pas partie du haut du spectre
, pour reprendre les termes du ministère. En clair, les personnes considérées comme prioritaires car potentiellement dangereuses. La semaine dernière, Beauvau annonçait que