La dernière fois qu’on a croisé Vincent, c’était le 22 février au tribunal administratif de Montreuil (lire l’épisode 26, « Au tribunal, Vincent tente le coup »), où il essayait de faire sauter son assignation à résidence. Vu le portrait taillé par les services de renseignement (lire l’épisode 14, « L’intéressé adopte une pratique fondamentaliste de l’islam »), l’espoir semblait bien mince. Le converti d’Aubervilliers partait d’ailleurs battu : avec la nouvelle prolongation de l’état d’urgence, à partir du 25 février, il se voyait déjà reparti pour trois mois de pointages et de couvre-feux quotidiens (lire l’épisode 22, « État d’urgence : vous en reprendrez bien pour trois mois »).
Comme Brahim, le maçon grenoblois (lire l’épisode 31, « À l’air libre »), Vincent a appris le 25 février que le ministère de l’Intérieur n’avait pas reconduit son assignation. Le commissariat m’a appelé pour me dire que je devais plus venir pointer. Je suis même venu deux fois de trop.
Le 4 mars, le tribunal administratif a donc validé une contrainte… levée entre-temps par le ministère.
Quand j’étais assigné, j’étais plus proche d’Allah parce que j’étais éprouvé. En ce moment, ça va, le niveau de galère est pas trop élevé.
Peu importe, Vincent est content de ne plus y aller
même s’il ne serait pas contre quelques explications. J’aimerais bien voir leurs preuves que je connais Fabien Clain, et de mes velléités de départ, comme ils disent.
Il a du mal à piger pourquoi du jour au lendemain, tout s’arrête si je suis si dangereux
. Mais déjà habitué à sa liberté retrouvée, il continue sa vie