Vous le sentez, ce parfum de mai 1981 ? Il est léger, comme cette campagne législative qui ne mobilise pas les foules, mais il est bien présent. Deux semaines avant le scrutin, dont le premier tour se tient ce dimanche, les troupes d’Emmanuel Macron se sont lancées dans un concours de slogans outranciers face à l’hypothèse d’une victoire de la Nouvelle union populaire écologique et sociale, la Nupes (lire l’épisode 3, « C’est la Nupes finaaaleu… »). On ne parle pas des chars russes qui camperaient sur les Champs-Élysées, mais c’est tout comme. « Mélenchon est un Chávez gaulois, son parti est soumis à une idéologie collectiviste », assure Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. « Avec Mélenchon, c’est la guillotine fiscale à tous les étages », renchérit ce mercredi Gabriel Attal, le ministre du Budget. Un comportement raillé la veille par Jean-Luc Mélenchon, lors d’une conférence de presse : « Ils jouent la carte de la peur, de l’affolement : l’hiver nucléaire, les sauterelles… et la catastrophe économique, dans une tradition qui avait été abandonnée depuis la période de monsieur Giscard d’Estaing qui annonçait les mêmes malheurs au pays si monsieur François Mitterrand était élu. » Mais, signe que le leader des Insoumis n’est pas si sûr de lui et qu’il craint que cet argumentaire catastrophiste ne fasse effet, il a ensuite expliqué, en compagnie d’économistes appartenant au Parlement de la Nupes, que son programme était sérieux et équilibré. La Nupes a aussi inspiré un appel d’économistes soutenant son « programme ambitieux » qui « propose une autre voie ». Parmi les signataires, du beau monde parmi la profession : Thomas Piketty, Dominique Méda ou Bernard Friot.