Des économistes qui prédisent au programme de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) le même destin que celui « de 1981 », à savoir « la rigueur deux ans plus tard » ; Jean-Luc Mélenchon qui se dit victime d’une campagne de diabolisation identique à celle qu’avait subie François Mitterrand sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing (lire l’épisode 7, « Exclusif : Mélenchon boit du sang de banquier dans des crânes de PDG »)… L’union de la gauche lors de ces législatives a réussi un exploit digne d’un film de science-fiction : nous ramener quarante ans en arrière, voire cinquante, en 1972, année de signature du « Programme commun de gouvernement » entre le Parti communiste français (PCF), le Parti socialiste (PS) et le Mouvement des radicaux de gauche. Mais la comparaison est-elle pertinente ? Oui, répond l’historien Mathieu Fulla, enseignant à Sciences-Po et auteur de Les socialistes français et l’économie (1944-1981) (Presses de Sciences-Po, 2016), à condition de relever que François Mitterrand, au contraire de Jean-Luc Mélenchon, avait anticipé les critiques et trouvé une parade. Cet « oubli » du leader des Insoumis influera-t-il sur le vote des Français ? Réponse ce dimanche soir avec le résultat du second tour des législatives
On a beaucoup parlé de 1981 au cours de cette campagne des législatives. La situation est-elle la même qu’il y a quarante ans ?
Si la période actuelle résonne avec celle des années 1970, c’est d’abord parce qu’il y a une forte attente chez les électeurs de gauche, une envie de rupture face au libéralisme économique incarné aujourd’hui par Emmanuel Macron, hier par Valéry Giscard d’Estaing.