De Colmar (Haut-Rhin)
«Le gouvernement et les syndicats se ridiculisent, et ils nous ridiculisent. » Sonny Febrissy vient de prendre son service d’après-midi au Smur (service mobile d’urgence et de réanimation). Dimanche 12 juillet, l’infirmier exprime sa colère face aux premières mesures annoncées pour la conclusion du « Ségur de la santé » signé ce lundi, à la veille d’un 14 Juillet placé sous le signe de la reconnaissance envers les soignants. Ainsi, le chef de pôle urgences, Yannick Gottwalles, assistera à Paris à la cérémonie militaire. Loin de la Concorde, le Ségur suscite déjà l’exaspération aux urgences de Colmar : « Tout est axé sur le salaire, regrette Sonny Febrissy. Il n’y a rien de concret concernant le nombre de lits, le recrutement, le bien-être des patients… »
Pour le syndicat Force ouvrière, Didier Birig signera l’accord du Ségur de la santé. Auprès des Jours, le secrétaire général de la Fédération des services publics et santé insiste sur les mesures, au-delà de l’augmentation nette de 183 euros mensuels pour tous les personnels hospitaliers et d’Ehpad : « On a obtenu le passage en catégorie B pour les aides-soignants. Les grilles salariales des infirmières ont aussi été réorganisées. Cela va raccourcir leur carrière avec des échelons qui permettront de prendre des points d’indice plus rapidement. Ça a été le compromis trouvé pour réduire nos prétentions de 300 euros d’augmentation. »
Dans le troisième épisode de cette série, Les Jours se faisaient l’écho d’une crainte des soignants face au Ségur : que la concertation n’aboutisse que sur les salaires.